La France Insoumise est opposée au Lyon-Turin
La ligne dite « Lyon – Turin » est présentée par ses défenseurs comme une solution écologique au trafic transfrontalier, permettant de réduire le fret par camion. C’est un mensonge.
Cette ligne a uncoût exorbitant, à la faisabilité et à la rationalité discutée par des organismes officiels, comme l’a montré notamment le rapport conjoint de l’inspection des finances et des ponts et chaussée dès 2003. Au lieu d’avoir depuis longtemps investi dans la rénovation des structures existantes, l’État et la Région Auvergne Rhône Alpes prennent la responsabilité de laisser perdurer la pollution des vallées alpines en attendant un hypothétique projet de plusieurs milliards d’euros.

De surcroît, loin de créer de l’emploi pérenne, ces travaux risquent de créer des aubaines pour le dumping social, dans le cadre d’un projet européen susceptible de recourir aux dispositions de la directive « travailleurs détachés », également rejetée par la France Insoumise, qui en demande l’abrogation. Son financement par un Partenariat Public Privé relève d’un pillage des fonds publics pour les seuls intérêts des grands groupes privés du BTP peu soucieux des impacts écologiques et des services publics. Il s’agit bien d’un Grand-Projet-Inutile-Imposé(GPII).
Après la pause décrétée en 2017 par É. Borne, le rapport défavorable rendu ces dernières semaines par un comité d’experts italiens, il est temps que l’État et la Région Rhône-Alpes y renoncent définitivement.
Les élus et représentants de la France Insoumise s’opposent à ce projet. En 2016 Jean-Luc Mélenchon déclarait : « Je m’oppose à ce nouveau « grand projet inutile », comme je l’ai déjà fait lors de plusieurs votes au Parlement européen aux côtés de mes collègues eurodéputés italiens.
Nous n’avons pas besoin d’une deuxième ligne ferroviaire – de surcroît privatisée – entre la France et l’Italie. Son unique motivation mercantile, imposée par des firmes multinationales, est d’intensifier le transport de marchandises vers et depuis les pays de l’Est. Je refuse ce grand déménagement marchand en Europe comme dans le monde. Il est contraire à la relocalisation de l’activité que je défends par la planification écologique.
J’alerte enfin sur le gaspillage que représenterait ce projet du gouvernement au détriment de tout le développement ferroviaire du pays.
La ligne ferroviaire actuelle entre la France et l’Italie permet de mettre immédiatement 2 000 camions par jour sur des trains. Et donc de diminuer rapidement la pollution dans les vallées alpines, sans attendre l’issue d’un chantier aussi gigantesque qu’incertain. ».
Au Conseil Régional de la Région Auvergne Rhône-Alpes,les élus de la France Insoumise, Andréa Kotarac et Émilie Marche, au sein du groupe RCES (rassemblement citoyens écologistes solidaires), ont régulièrement voté contre les subventions directes ou indirectes à ce projet.
En tant que député européen, je m’opposerai bien évidemment à ce projet, promouvantles solutions alternatives qui sont connues. Il faudra notamment réinvestir la ligne « Dijon – Ambérieu – Chambéry – Modane », utiliser le tunnel existant du Mont-Cenis, déjà mis aux normes.